L’engagement de Peugeot en Group C a pris deux formes. La marque française a en effet été motoriste avant d’engager ses propres prototypes, les Peugeot 905. Un engagement tardif, à la fin de l’année 1990, pour répondre à la réglementation mise en place pour favoriser les prototypes équipés d’un moteur 3,5 litres. Ce programme Peugeot, qui suivait directement la fin de l’engagement au Dakar, fut couronnée de succès avec deux victoires aux 24 heures du Mans ainsi qu’une victoire au Championnat du monde des Voitures de Sport.
Peugeot 905
La Peugeot 905 est présentée au circuit Paul Ricard le 4 juillet 1990. C’est en octobre, sur le circuit de Montréal, que la Peugeot 905 fait ses grands débuts. La 905 est une démonstration d’ingénierie et une ambassadrice du style Peugeot à la fois. Elle utilise un châssis en fibre de carbone conçu en collaboration avec Dassault Aviation et un moteur V10 en alliage léger. La proximité avec la Formule 1 est alors réelle.
Peugeot 905 Evolution 1 et Evolution 1 bis
Pour la première saison complète – en 1991 – la 905 reçoit déjà des évolutions. Pendant l’intersaison, André de Cortanze et Robert Choulet modifient considérablement leur 905. Le travail s’effectue en continue et la voiture évolue à chaque course ou presque. Résultat, victoire de Mauro Baldi et Philippe Alliot à Fuji en avril. Aux 24 Heures du Mans, les 905 doivent abandonner avant la nuit. La voiture n’est pas encore réellement pensée pour l’endurance. Sur les épreuves courtes en revanche, les succès s’enchaînent. À Magny-Cours puis au Mexique, Yannick Dalmas et Keke Rosberg signent les deux dernières victoires de la saison.
En 1992, Yannick Dalmas, Derek Warwick et Mark Blundell remportent les 24 Heures du Mans. Peugeot Talbot Sport domine une saison assez morose, le nombre de concurrents ayant fondu avec les nouvelles règles imposées par le législateur. A Silverstone, Donington, Suzuka et Magny-Cours, les 905 sont les reines. A l’exception de la manche inaugurale de Monza, remportée par une Toyota TS010, Peugeot a été imbattable.
En 1993, la saison se limite à la seule épreuve des 24 Heures du Mans, le championnat n’ayant pas été reconduit, faute d’un nombre de concurrents suffisant. En Sarthe, le succès est total avec un triplé. Désormais baptisées Peugeot 905 Evolution 1 LM, les trois 905 engagées terminent aux trois premières places. Eric Hélary, Christophe Bouchut et Geoff Brabham deviennent les derniers vainqueurs avec le modèle.
Peugeot 905 Evolution 2
Peugeot a développé une nouvelle version de sa 905 en vue de la saison 1993, baptisée Peugeot 905 Evolution 2. La première 905 était déjà une monoplace carrossée dans l’esprit, mais l’EVO2, baptisée « Supercopter », va encore plus loin. Les passages de roues sont inexistants ou presque, et des panneaux fixés de chaque côté du nez donnent l’illusion de disposer d’un capot avant complet. En réalité, ces panneaux viennent masquer le système de suspension. Mais en les enlevant, la 905 ressemble à une véritable Formule 1. C’est cette silhouette si particulière qui inspira aux journalistes le surnom de « Supercopter », comme le nom de la série télé.
Malheureusement, puisque le championnat fut annulé, cette version que beaucoup considèrent comme la plus ultime ne sera finalement jamais engagée en compétition. sa seule sortie se limite à une séance d’essai lors de la manche de Magny-Cours en 1992 avec Derek Warwick et Yannick Dalmas. Souhaitant assurer le succès, PTS engagea en 1993 des Evolution 1 bis… mais les Evolution 2 auraient normalement dû se lancer à la conquête du Mans !