Passer au contenu

Aston Martin

Aston Martin a pris part à la catégorie Group C. Sous deux formes. En tant que motoriste de plusieurs projets (Cheetah, Nimrod, EMKA) mais aussi avec un engagement officiel. C’est de celui-ci dont il est question sur cette page. La seule et unique Aston Martin Group C fut l’AMR-1. Sa carrière ne dura guère. Une petite saison seulement, malgré des résultats pourtant prometteurs.

AMR-1

Derrière l’engagement d’Aston Martin en Group C, on retrouve quatre hommes. Tout d’abord, Victor Gauntlett, alors président de la marque. A l’origine de la relance d’Aston Martin au milieu des années 80, il possède une certaine attirance pour le sport automobile. Peter Livanos, actionnaire d’Aston-Martin depuis 1983, est également embarqué dans l’aventure. Gaunlett est à la manœuvre, mais c’est bien Livanos qui joue avec les finances. Ajoutez Ray Mallock (Ecurie Ecosse) et Richard Williams (un expert de la marque, formé par David Brown), et rassemblez le tout pour créer Proteus Technology Ltd (Protech). Cette entreprise fondée à la fin de l’année 1988 était l’entité chargée de développer, construire et engager l’AMR-1. Mais le travail avait déjà débuté bien avant. Max Boxstrom, en charge du design, ayant déjà réalisé une maquette à l’échelle 1/4 à la fin de l’année 1987.

L’AMR-1 était pensée pour démarrer le retour d’Aston Martin en endurance lors de la saison 1989. Elle aurait ensuite pu évoluer en AMR-2 (des maquettes existent), avant qu’une AMR-3 ne soit spécifiquement développée pour la saison 1991 et les nouvelles règles en vigueur (adoption d’un moteur de 3,5 l de cylindrée). Mais, tout ne se passa pas comme prévu. L’AMR-1 fut finalement la seule à exister.

Le projet fut lancé avec un atelier dédié à Milton Keynes (Angleterre) et une trentaine de personnes dédiées. L’effectif monta à 60 personnes. Du côté de la motorisation, c’est l’Américain Reeves Callaway qui apporta son savoir-faire en partant du moteur V8 de 5,3 litres de la Virage nouvellement lancée. L’AMR-1 embarqua finalement un bloc 6,0 litres de 700 ch connu sous le nom de code RDP87.

Cinq châssis furent assemblés. AMR-1 01 est le premier à prendre la piste à Silverstone. Mais en janvier 1989, une sortie de piste à Donington de David Leslie détruit la voiture. Les châssis 02 et 03, pas totalement achevés, ne peuvent pas être engagés pour la première manche de la saison à Suzuka. Les vrais débuts en compétition interviennent à Dijon, puis vient Le Mans. L’AMR-1 02 est confiée à  Brian Redman, Costas Los et Michael Roe. L’AMR-1 03 est, elle, pilotée par Davis Leslie, Ray Mallock et David Sears. Leur voiture doit abandonner au milieu de l’épreuve sur problème moteur. La voiture sœur (AMR-1 02) termine à la 11e place.

Après Le Mans, le développement continu – sans Max Boxstrom – avec le châssis 04 engagé et permettant d’obtenir une belle quatrième place avec Redman et Leslie. Puis un cinquième châssis est construit et engagé à Spa-Francorchamps. Cette voiture apparaît également lors de la dernière manche au Mexique et est à considérer comme l’évolution ultime en étant l’AMR-1 la plus légère assemblée. Son poids est proche des 900 kg avec des freins carbone, un embrayage spécifique, de nombreux composants en titane et un moteur Callaway de 6,3 litres et 700 chevaux ! La saison 1990 s’annonce prometteuse. Problème, Ford a entre-temps acquis Jaguar. Chez Ford, on se retrouve ainsi à devoir gérer deux programme en Group C avec Aston Martin et TWR, qui se engage les Jaguar. La décision de stopper le programme Aston Martin est prise. Fin de l’aventure.

Un ultime châssis a été assemblé. AMR-1 06 ? Oui, et non. En fait, cette voiture est à considérer plutôt comme une AMR-1 bien que son numéro de châssis officiel soit AMR2-01. Il s’agit en fait du sixième châssis de l’AMR-1, qui devait devenir la première AMR-2, avec une carrosserie spécifique. Une maquette AMR-2 a existé en soufflerie, mais le châssis 06 a été monté comme une AMR-1. Elle a été entièrement restaurée en 2020 chez Scottsport, après avoir été conservée dans une collection privée pendant presque 15 ans, elle qui n’a jamais pris la piste en course à l’époque.

Vous voulez un peu de mystère ? Le châssis 07 existe peut-être. En effet, une annonce, diffusée en 1991 dans le magazine Autosport, mentionnait un châssis 07… sans doute assemblé avec des composants alors encore chez Protech, mais jamais utilisé en course. Des composants pensés pour l’AMR-2 ? Mystère.

Aston-Martin AMR 1 châssis 04 Group C - photo Nicholas Mee
Aston-Martin AMR 1 châssis 04 Group C – photo Nicholas Mee
Aston-Martin AMR 1 châssis 05 Group C - RM Sotheby's
Aston-Martin AMR 1 châssis 05 Group C – photo RM Sotheby’s
Aston-Martin AMR2-01 - photo Ascott Collection
Aston-Martin AMR2-01 – photo Ascott Collection