Si l’histoire de l’équipe et constructeur privé suisse Sauber est intimement liée à la Formule 1, elle se conjugue aussi largement avec le monde de l’endurance et des sports-prototypes. Lancée en 1970, la structure de Peter Sauber va notamment s’engager en Intersérie ou dans le Swiss Sports Car Championship dès 1970.
Après le développement de voitures pour la catégorie 2 litres, 1982 marque un tournant important. Peter Sauber se rapproche de Seger & Hoffmann pour construire une voiture pour le championnat du monde des voitures de sport répondant aux exigences du Group C. Seger & Hoffmann réalise la coque aluminium et Sauber se charge de la carrosserie composite dessinée dans les ateliers de Hinwill, près de Zurich. La C6 est née. Avec son aileron imposant en queue de baleine et sa décoration cinétique, elle débute à Monza et impressionne. A l’origine, le projet prévoit d’assembler six voitures. Deux seulement verront le jour.
En 1986, la Sauber C8, équipée d’un moteur Mercedes, remporte les 1000 kilomètres du Nürburgring. Fort de ce résultat, Peter Sauber parvient à convaincre Mercedes de revenir en endurance après plus de 30 ans d’absence. S’écrit alors le début d’un nouveau chapitre : à partir de 1988, Sauber devient l’équipe d’usine officielle de Mercedes.
En tant que partenaire officiel de Mercedes, Sauber engage les « Silver Arrows ». En 1989, le succès est total avec les titres pilotes et constructeurs dans le Championnat du monde des voitures de sport. Surtout, Sauber-Mercedes signe un doublé aux 24 Heures du Mans.
Sauber gère également le programme « junior » avec Michael Schumacher, Heinz-Harald Frentzen et Karl Wendlinger. Cherchant à entrer en Formule 1, Mercedes lance un projet commun avec Sauber à l’été 1991. Finalement, l’arrivée commune n’aboutira pas… Sauber rentrera en F1 à titre privé, plus tard, en 1993.
Group C Sauber
Sauber C5 (1981)
Deux châssis assemblés, tous les deux associés à un moteur BMW M1. Le chassis C5/01 est engagé aux 24 Heures du Mans (abandon), le second remporte les 1000 kilomètres du Nürburgring avec Stuck et Piquet.
Sauber C6 (1982)
De nouveau deux châssis sont assemblés pour la C6 (Sauber SHS C6). Le premier, C6/01, reçoit un moteur Cosworth 3,9 litres DFL. Les débuts en compétition se font à Silverstone avec les 1000 kilomètres et une 13e place pour Brun et Muller. En fin de saison, la voiture échange son bloc contre un BMW 1,7 litre turbo à quatre cylindres. Le châssis C6/01 est alors, comme le C6/02 appartenant à Walter Brun, renommé en Sehcar. Il ne faut plus parler de Sauber SHS C6 mais de Sehcar C6. Leur histoire diffère.
C6/01 participe aux 24 Heures du Mans 1983 (abandon).
C6/02 participe aux 24 Heures du Mans à sept reprises (1983, 1984, 1986, 1987, 1988, 1993 et 1994). La voiture est engagée à partir de 1984 par Roland Bassaler, son nouveau propriétaire à l’époque. Il faut distinguer cette période 1984-1988 de celle qui suit, de 1993 à 1994. Pour les deux dernières éditions, la voiture évolue grandement. A l’origine avec un moteur BMW en 1993 comme pour les précédentes éditions (Roland Bassaler est concessionnaire BMW), elle reçoit un Ford Cosworth en 1994 et est appelée « Alpa LM ». Engagé dans la catégorie LMP1/C90, qui accueille les Group C pour une ultime fois en 1994, le châssis C6/02 est le plus âgé alors engagée en Sarthe. Au volant, on retrouve un certain Nicolas Minassian qui débute au Mans. La voiture peut se vanter d’avoir une carrière étalée sur plus d’une décennie, de 1983 à 1994 ! Ou pas. Car l’historique de cette voiture est largement contesté.
Selon John Starkey, dans le livre « Sauber-Mercedes, The Group C Racecars 1985-1991« , la voiture n’aurait participé aux 24 Heures du Mans qu’à cinq reprises, les engagements de 1993 et 1994 n’étant pas cités. Plusieurs hypothèses sont possibles. Des châssis auraient vu le jour 1983 et 1984 pour venir – notamment – remplacer C6/02 accidentée au Nürburgring. Un total de quatre ou cinq voitures pourrait être existant, avec un châssis qui, selon certaines sources (Autodiva) dort en Suisse, sans boîte de vitesses ni moteur. La lignée des C6/02 est pleine de mystères.