Le meeting de Spa s’est déroulé dans des conditions idéales, avec une météo clémente et une organisation parfaite du RMU qui a même réussi à faire tomber la pluie uniquement la nuit. La grille, déjà modeste, s’est encore réduite suite à plusieurs contretemps, dont une casse moteur lors des essais au Royaume-Uni quelques jours avant et des obligations familiales. Ces absences ont malheureusement porté atteinte à la réputation de la série.
Justin Law a connu une frayeur en qualifications quand ses supports d’aileron en carbone fraîchement fabriqués ont cédé à 240 km/h, provoquant trois tête-à-queue à l’approche de Blanchimont. Par pure habileté, il évite tout impact mais un changement de combinaison s’impose d’urgence. Le pare-brise détruit met sa voiture hors course. Heureusement, Don Law accepte d’engager sa magnifique Jaguar XJR8 Silk Cut qu’il avait, comme par hasard, amenée avec lui – ancien scout oblige.
La première course voit Andrew Haddon en pole sur sa Spice – une situation qui l’inquiète car il n’a jamais mené un départ lancé ! En P2, Gareth Evans sur la nouvelle Nissan R88C, une voiture prometteuse préparée par l’équipe Chamberlain Synergy de Bob Berridge, fort de 5 participations aux 24 Heures du Mans. Son arrivée va élever le niveau de préparation.
Dès le premier tour, un énorme nuage de fumée envahit le bus-stop : les pneus surgonflés de Kent Abrahamsson lâchent, entraînant Simon Wright et sa Porsche 962 dans un tête-à-queue par solidarité. Justin Law, parti dernier suite à son changement de voiture, remonte en P2 dès le premier tour avant de s’échapper en enchaînant des tours en 2:18.
Don Miles commet une erreur avec sa XJR5 et heurte légèrement le mur, forçant ses mécaniciens à travailler plutôt que de manger des frites à la mayonnaise. Nick Chester perd un boulon de moyeu, envoyant sa Tiga dans l’herbe et remodelant son avant. Le peloton s’étire mais les pilotes terminent heureux, particulièrement Paul Livesey, nouveau venu sur une Spice SE88C ex-Jankowski, qui décroche la P3 et son premier podium. Andrew Haddon finit P2 après une excellente course sur sa voiture impeccablement préparée.
La seconde course démarre avec une certaine confusion, les organisateurs décidant d’utiliser l’ordre d’arrivée de la course 1 plutôt que les qualifications. Law en pole position montre à Haddon, P2, comment mener un départ lancé. Prévue pour une heure avec ravitaillement et changement de pilote, la course est réduite à 45 minutes avec l’accord des pilotes, la grille ne comptant plus que 8 voitures après le forfait de dernière minute d’Abrahamsson (pompe à huile). L’équipe de Miles parvient à réparer mais un problème de suspension, probablement lié à son accrochage, force un arrêt précoce. Law domine à nouveau avec un rythme métronomique, mais Robin Ward sur la Spice de McKay prouve qu’une Jaguar n’est pas indispensable pour briller en décrochant la P2. Malgré l’absence d’arrêt obligatoire, Haddon effectue un changement de pilote avec l’expérimenté Hervé Regout, récompensé par une P3 méritée, Regout démontrant que Law n’est pas le seul à maîtriser Spa.
Le champagne coule sous le soleil sur le podium, où sont remis les prix des deux courses. Tous s’accordent à dire que l’événement, béni par d’excellentes conditions, n’aurait eu besoin que d’une participation plus importante des membres du Club pour être parfait.
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