LM Story 2007 : triplé pour Sumpter avec la Porsche 962C Joest de 1989

Photo of author

Geoffroy Barre

Mark Sumpter, vainqueur au Nürburgring il y a trois semaines, a remporté avec brio les deux courses au volant de sa Porsche 962C Joest de 1989, celle du samedi sur le sec, celle du dimanche démarrant sous la pluie battante qui a marqué la majeure partie de cet été.

Les voitures de l’âge d’or de la course automobile ont suscité un vif intérêt lors du week-end historique Le Mans Story. Parmi les visiteurs des stands du Groupe C figuraient le Premier ministre français François Fillon, pilote de Ferrari historiques, et Yves Courage, venu piloter sa toute première création.

Le spécialiste Porsche du Sussex s’est élancé deux fois depuis la pole position, s’étant rapidement familiarisé avec les 4,3 km du circuit Bugatti. C’était une première pour les 18 engagés sur le tracé court de La Sarthe, certains étant quelque peu impressionnés de courir sur le lieu spirituel du Groupe C.

La Course 1 a débuté par un duel entre la FAT Turbo Express de Sumpter (châssis 011, qui offrit à Porsche sa dernière victoire en Groupe C à Dijon en 1989 avec Bob Wollek et Frank Jelinski aux couleurs Blaupunkt, mais arborant désormais la livrée des 24 Heures de Daytona 1993) et l’Intrepid Chevrolet GTP 1993 de l’Américain Brian de Vries. Brian a vaillamment résisté, mais la puissance du turbo de la 962 a fini par parler, permettant à Sumpter de s’imposer avec 19 secondes d’avance.

David Mercer a terminé troisième sur sa Spice-DFR SE90C C1 (victorieuse en classe C1 A aux 24 Heures 1991 sous les couleurs Fedco), résistant aux assauts répétés du Suisse Fredy Kumschick, qui a délaissé ses chères F1 du TGP pour aligner deux Spice-Chevrolet GTP pour lui-même et l’Allemand Guido Diefenthal.

Vainqueur des 12 Heures de Sebring en 1983, l’Américain Jim Mullen s’est classé 6e sur sa Spice Chevrolet (la dernière construite), devant la magnifique Nissan R90CK d’Henry Pearman. Cette voiture NPT avait mené toute la nuit aux 24 Heures 1990 avec Geoff Brabham, Derek Daly et Chip Robinson, avant d’abandonner sur réservoir fendu le dimanche à 9h. « Elle n’avait jamais couru sous la pluie », explique Henry, propriétaire de Eagle E-Type, « n’ayant participé qu’au Mans et à deux éditions des 24 Heures de Daytona. Le Nürburgring il y a trois semaines était donc sa première course sous la pluie, pas évident avec le moteur turbo – c’est soit rien soit 800 ch, pas l’idéal sur piste mouillée ».

À noter l’abandon de la Mazda 757 1988 de Jim Loftis, partie en fumée après la rupture du silencieux. La gagnante GPT2 du Mans 1988 a surtout subi des dégâts de carrosserie, mais était comme neuve le dimanche après une nuit de travail de l’équipe QM.

La pluie, que personne ne souhaitait après Brands Hatch et le Nürburgring, est arrivée deux heures avant la Course 2 du dimanche, aussi forte que lors des deux nuits de qualifications des 24 Heures. Pearman a sagement renoncé à prendre le départ, tandis que le reste du plateau glissait et patinait pendant deux tours derrière la voiture de sécurité.

Avec une puissance plus gérable, de Vries a pris directement la tête, mais une fois Sumpter maître des conditions, il s’est échappé pour ne plus être revu, s’imposant cette fois avec 28 secondes d’avance après 45 minutes de course. « Ce fut un week-end parfait, tout s’est bien passé et gagner ici au Mans dépasse mes rêves les plus fous.« 

Kumschick s’est battu comme un lion dans les embruns pour terminer 2e, les deux hommes prenant un tour à tous leurs adversaires, dont plusieurs ont tourné dans ces conditions épouvantables. « J’adore courir sous la pluie, c’était donc un plaisir pour moi », a déclaré Fredy. « C’est seulement notre deuxième sortie avec les Spice, mais je pense que nous apprenons vite. »

Derrière les deux premiers, Mercer et de Vries se sont livré une belle bataille pour la troisième place, qui a tourné à l’avantage du dentiste d’Orpington. Mullen a pris la 5e place, suivi par la Spice-DFR C1 de Neil Clarke, le pilote gallois de Tiga Alvin Powell réalisant une course sans faute pour finir 7e.

Trois autres voitures faisaient leur retour au Mans pour la première fois depuis les années 1980 : la Spice-DFL C2 usine victorieuse en 1986 d’Ian Stinton aux couleurs Listerine/Cannon, la Porsche 962C Kremer Kenwood de Simon Wright, et l’impeccable 962C Blaupunkt 1986 de l’Australien Rob Sherrard, unique Joest à châssis Thompson. Sherrard, qui a fondé la compagnie Virgin Blue avec Richard Branson, a perdu son embrayage aux qualifications et manqué la Course 1, mais une nuit de travail a permis à la voiture de participer à la Course 2, sur le circuit où elle avait terminé 3e aux 24 Heures 1988 derrière Jaguar et la Porsche usine. Les trois ont terminé, celle de Stinton 8e avec des ratés d’allumage dus à l’humidité, Sherrard 10e, juste devant Wright.

Absentes du week-end manceau, les deux Silk Cut et les Jaguar Bud Light seront de retour fin juillet en Grande-Bretagne pour les deux courses du Groupe C/GTP Racing qui seront la tête d’affiche du Silverstone Classic les 28/29 juillet.

Sumpter sera rejoint par Derek Bell pour les courses à deux pilotes avec arrêt aux stands. Derek fera également une démonstration avec l’une de ses Porsche 956 Rothmans victorieuses au Mans, où plus de 50 voitures – certaines venant du musée Porsche – seront en piste ou exposées sur le circuit du Northamptonshire.

Laisser un commentaire