Week-end fort en histoire à Spa-Francorchamps (RMU Classic)

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Geoffroy Barre

L’histoire du Groupe C s’est enrichie d’un nouveau chapitre mémorable sur le mythique circuit de Spa-Francorchamps. Sous un ciel capricieux typiquement ardennais, 29 machines d’exception ont ravivé la magie des années 80.

Les qualifications : une bataille sous la pluie

Dans la fraîcheur matinale, Mark Sumpter arrache la pole position sur sa Porsche 962, talonné par la rugissante Nissan d’Andy Purdie. Justin Law complète ce trio de tête sur sa sublime Jaguar XJR12, promettant un spectacle d’anthologie.

Course sprint : le Maestro des slicks

Le ciel belge joue les trouble-fêtes juste avant le départ. Un choix crucial se pose : slicks ou pneus pluie ? La majorité opte pour les slicks, mais la pluie redouble d’intensité. C’est la cohue dans les stands dès le premier tour, sauf pour Justin Law. Tel un funambule, il dompte sa Jaguar en slicks sur la piste détrempée, livrant une masterclass de pilotage qui restera dans les annales.

Le drame frappe pourtant certains favoris : Nick Rini abandonne sa Jaguar dans le bac à gravier de La Source, tandis que la Porsche de Sumpter rend l’âme dans un concert mécanique. Pendant ce temps, Peter Sowerby et David Hart remontent tel des missiles à travers le peloton, offrant un duel épique pour le podium.

La nouvelle Mercedes Sauber fait ses premiers pas en compétition, un moment historique pour les passionnés. Dans chaque virage, ces légendes mécaniques rappellent pourquoi le Groupe C représente l’âge d’or de l’endurance.

Course d’endurance : la renaissance d’une tradition

Dimanche après-midi, Spa s’apprête à vivre un moment historique : la première course d’endurance moderne du Groupe C. 90 minutes de pure magie mécanique, avec un élément qui fait battre le cœur des puristes – le retour des ravitaillements.

Le règne de la Mercedes

Dès le troisième tour, la sublime Mercedes-Sauber C9 de Wayne Park/Rob Sherrard prend les commandes. Cette machine d’argent, véritable icône des années 80, démontre qu’elle n’a rien perdu de sa superbe. Son hurlement caractéristique résonne dans les Ardennes comme un écho du passé.

Drames et rebondissements

La grille, déjà orpheline de Sumpter et Rini après les incidents de la veille, voit la magnifique Tiga des Chester refuser de démarrer – cruel rappel que ces beautés mécaniques restent capricieuses. Andy Purdie, malgré le meilleur tour en course, se bat contre la malchance et termine 11e, non sans avoir offert quelques démonstrations spectaculaires dans La Source.

Les ravitaillements : un ballet mécanique

À mi-course, le paddock se transforme en théâtre d’opérations précis. Les équipes, limitées à des réservoirs de 100 litres, orchestrent des arrêts dignes de la F1. Quatre minutes d’arrêt obligatoire, chronométrées au millième, pendant lesquelles les mécaniciens dansent autour des voitures. Trevor Crisp, le gourou technique de la série, ne peut cacher sa fierté devant cette démonstration de professionnalisme.

La bataille finale

Dans la dernière heure, le duo Sowerby/Lockie sur leur Nissan rugissante et David Hart sur sa Porsche 962 livrent un combat acharné pour les places d’honneur. Le jeune Stefan Rosina, 20 ans à peine, prouve que la nouvelle génération peut tenir tête aux vétérans.

Les héros de l’ombre

L’équipe Lotus de Pat Thomas reçoit le « Spirit of the Meeting Award » après cinq jours de travail acharné. L’équipe Scott Racing de Trevor Parfitt est récompensée pour ses ravitaillements éclair. Et Mark Sumpter repart avec le « Broken Conrod Award », petit clin d’œil à sa malchance de la veille.

Les vainqueurs par classe :

  • C1 : Sherrard/Park (Mercedes-Sauber C9)
  • G2 : Wright (Porsche 962)
  • G3 : John Edwards
  • G4 : Peter Schleifer

Cette édition 2008 à Spa restera comme le week-end où le Groupe C a prouvé qu’il pouvait encore faire rêver, mêlant la nostalgie du passé à l’excitation de la compétition moderne.

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